Le Choix du pianiste : la partition d’un amour au cœur de l’Histoire

16 janvier 2025
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Jacques Otmezguine revient sur le devant de la scène avec Le Choix du pianiste, un drame historique et musical qui explore les tensions entre art, amour et Histoire. Projeté en ouverture du festival Les Œillades d’Albi, ce film qui sort le 29 janvier en salles, met en lumière le talent d’Oscar Lesage dans le rôle de François Touraine, un jeune virtuose confronté aux heures sombres de la Shoah. Entre récits entrelacés et mise en scène sensible, le film résonne comme une ode à la musique et à la résilience humaine.


Un parcours marqué par la photographie et le cinéma

Jacques Otmezguine puise en partie ses inspirations dans son passé de photographe. Dans cette interview de David Marmier  pour La radio du cinema il confie avoir appris à maîtriser la lumière et le cadrage à travers la photographie argentique, avant de se lancer dans la réalisation. Cette approche se retrouve dans Le Choix du pianiste, où la lumière devient un élément dramatique essentiel, jouant avec les ombres de l’Histoire.


Une trame historique et musicale

Au cœur du récit, François Touraine, jeune pianiste prodige, tombe amoureux de sa professeure, Rachel. Plus tard cette passion se heurte à un double obstacle : l’opposition de son père, un industriel autoritaire incarné par Philippe Torreton, et la montée du nazisme. Rachel, qui porte l’étoile jaune, devient une cible de persécution. Pour la protéger, François fait un choix déchirant : partir en Allemagne, où il se résigne à jouer pour l’ennemi.

Ce sacrifice, qui nourrit la dramaturgie du film, est mis en perspective par une structure narrative éclatée. Trois périodes distinctes se croisent pour refléter la complexité émotionnelle du personnage principal, à la fois héros tragique et témoin d’une époque déchirée.


Un hommage à la musique classique

La musique de Frédéric Chopin occupe une place centrale dans le film, incarnant autant la beauté que la douleur de l’existence. François, interprété par Oscar Lesage exprime ses sentiments à travers les concertos du compositeur romantique. À l’écran, la mise en scène épouse les mouvements musicaux, transformant chaque performance en un moment de cinéma pur.

Jacques Otmezguine donne également vie à des figures historiques telles que Herbert von Karajan, Wilhelm Furtwängler et Alfred Cortot, qui croisent le chemin du jeune pianiste. Ces rencontres ajoutent une profondeur historique et culturelle à l’œuvre, tout en interrogeant la place de l’artiste sous l’Occupation.


Une approche visuelle soignée

La mise en scène du film s’appuie sur des plans séquences et une gestion méticuleuse de l’espace, fidèle à l’esthétique de Max Ophüls un modèle pour Jacques Otmezguine. Cette technique permet aux acteurs de se mouvoir librement et offre une authenticité particulière aux scènes. La lumière, souvent naturelle, filtre par des fenêtres entrouvertes, symbolisant les espoirs fragiles dans un monde en guerre.

Le casting 

Outre Oscar Lesage, le film met en avant de jeunes talents comme Pia Lagrange (Rachel) et Zoé Adjani (Annette) . Ces interprètes apportent une fraîcheur et une sincérité qui contrastent avec le poids de l’Histoire. Philippe Torreton incarne l’autorité paternelle, tandis qu’André Manoukian fait ses débuts au cinéma en chef d’orchestre.


Un drame universel et intemporel

Le Choix du pianiste transcende le cadre du drame historique pour devenir une réflexion sur l’art, l’amour et la résistance. Avec ce film, Jacques Otmezguine réaffirme son talent de conteur et de metteur en scène.


Fiche technique

Synopsis : À l’aube de la Seconde Guerre mondiale, François Touraine, pianiste virtuose, doit choisir entre ses convictions et l’amour de sa professeure de piano, Rachel, pour la protéger des persécutions nazies. Un choix qui bouleverse sa vie et son art à jamais.

Photographie David Marmier pour la radio du cinema