Coupez ! de Michel Hazanavicius - Ouverture du Festival de Cannes 2022

La chronique de Laura - Coupez ! de Michel Hazanavicius - Ouverture du Festival de Cannes 2022
En salles dès aujourd'hui.
Après une cérémonie d'ouverture qui se charge de nous rappeler que le Festival de Cannes, pour sa 75ème édition, ne se déroule toujours pas dans un monde "normal", Michel Hazanavicius a ouvert le bal avec sa nouvelle comédie burlesque "Coupez !".
La surprise est le maître mot de ce vrai-faux film de zombies, drôle de bout en bout. Dès sa scène d'ouverture, Romain Duris explose en réalisateur tyrannique et jusqu'au boutiste, près à tout pour obtenir de vraies émotions de la part de ses acteurs. Autour de lui, Matilda Lutz, Finnegan Oldfield et Bérénice Bejo, entre autres, plus mauvais acteurs les uns que les autres, sont admirables. Ça n'a pas de sens ? Mais si, vous verrez. On savoure également la présence de Raphaël Quenard, à laquelle on s'habitue bien volontiers après l'avoir découvert dans le court métrage césarisé Les Mauvais Garçons, HP et la troisième saison de Family Business, et l'on retrouve avec une joie toujours égale l'incomparable Grégory Gadebois.
Hazanavicius fait ici une ode à la série Z et à l'amateurisme, en prenant le risque réel de perdre le spectateur. Le rire se tarit peu à peu et l'on perd presque foi en lui, avant qu'il ne vienne nous sauver de la noyade in extremis pour raccrocher les wagons de son film avec brio et subtilité. On laisse donc le rire reprendre, accentué par l'ampleur du soulagement face au constat que non, le réalisateur d'OSS 117 et The Artist ne nous a pas abandonnés. Il en fallait, du courage, et c'est en revenant de loin que le film nous emmène encore plus loin, vers le rire et l'amour du cinéma. On y trouve, entre deux coups de hache et trois jets de sang, la célébration de la beauté du travail collectif et de l'acte de création, qu'elles que soient ses conditions et les obstacles qui se dressent sur son chemin.
Que le monde soit normal ou pas, rien n'arrête le cinéma