La chronique de Laura - #BSFF #1
Pour célébrer le départ du Tour du France à Bruxelles, le Brussels Short Film Festival a créé une sélection de « Shorts on wheels », des courts métrages sur le thème du vélo. C’est avec cette séance que j’entame mon marathon du court métrage. La sélection est très variée, avec de l’animation, du documentaire et de la fiction, en passant par les routes de France, de Belgique et du Canada. Le thème du vélo y est plus ou moins fortement présent, mais l’émotion parvient à percer dans ces histoires d’effort, de dépassement de soi, de récompense ou même d’amour. Une bonne mise en jambe pour le reste du programme.
Je poursuis ma journée avec la découverte de deux programmes de la compétition internationale. Si on y trouve quelques films venant de France, du Royaume-Uni ou d’autres pays européens, certains nous viennent de beaucoup plus loin, comme Israël, la Corée du Sud ou le Kosovo. Avec cinq courts métrages par programme, on passe rapidement d’une émotion à l’autre, abordant les thèmes les plus larges avec les techniques les plus diverses. On trouve notamment du stop motion appliqué à des acteurs en chair et en os, manié avec brio pour une histoire de coeur volé en noir et blanc, Entre Sombras d’Alice Guimaraes et Monica Santos, visuellement saisissant. Sisters, de Daphne Lucker Fotografie, est surement le film le plus envoûtant de cette journée, mettant en scène trois soeurs qui dansent, laissant leurs mouvements exprimer leur cri intérieur. Avec Gardhi, Lendita Zeqiraj capture en un plan séquence d’un quart d’heure les préjugés et les carcans sociaux du Kosovo, à travers le regard d’un gamin que tout cela n’atteint pas. Une autre forme d’animation est également présente avec Je sors acheter des cigarettes, film d’ Osman Cerfon dépeignant les rapports d’une famille qui n’est plus que l’addition de toutes ses solitudes individuelles, ayant perdu toute communication. On trouve tout de même des choses bien plus légères avec notamment Pauline asservie, de Charline Bourgeois, où Anais Demoustier perd la tête en attendant pendant plusieurs jours un texto de l’homme marié qu’elle fréquente. L’absurdité est bien dosée et nous ramène à nos propres dépendances électroniques. C’est cependant la Corée du Sud qui finira de nous achever avec Pinki de Hyun Suk Kim, qui tisse un récit plein d’émotions et de SF sur un homme qui retrouve son walkman sous la forme d’une jeune fille aux cheveux roses. Ne cherchez pas, on n’a pas compris non plus.