C'est forcément avec une émotion particulière que l'on découvre le dernier film de Sophie Fillières, réalisé alors qu'elle se savait malade, et terminé par ses deux enfants après son décès l'été dernier. D'emblée, le titre interpelle, provoque, et intrigue. C'est également ce qu'a ressenti Agnès Jaoui à la réception du scénario, et qui lui a donné envie d'accepter le rôle de cette Barberie (surnommée Barbie), femme en pleine crise de la cinquantaine qui semble s'être perdue, alter ego de la réalisatrice.
Elle survole son travail, peine à maintenir le lien avec ses deux enfants, et ressent des angoisses de mort. Il émane quand même un reste de lumière de ce personnage, dans sa manière farouche de s'accrocher à la vie, de désirer retrouver la joie. Le rôle semble taillé à merveille pour cette actrice à la fois douce et puissante, qui sait si bien passer de l'apathie à la belle chaleur de l'espoir retrouvé.
Philippe Katherine amuse par ses apparitions toujours teintées de la folie douce qui le caractérise, et dans les rôles des enfants, les prometteurs Edouard Sulpice et Angelina Woreth viennent compléter Agnès Jaoui avec laquelle ils ont su créer une belle alchimie.
Si l'ensemble manque parfois de rythme, c'est aussi pour mieux ressentir la routine de Barbie, et la suivre dans sa quête d'un nouveau sursaut. Une belle ode à la vie de la réalisatrice qui savait si bien capturer l'essence de ses pairs.