#cannes2023 Club Zero, de Jessica Hausner, le gourou des jeûnes

Compétition officielle Festival de Cannes 2023, la chronique de Laura - Club Zero, de Jessica Hausner -  La montée en puissance de la réalisatrice autrichienne Jessica Hausner est irrésistible. Après trois longs métrages sélectionnés à Un Certain Regard, Club Zero est son deuxième film en compétition officielle, après Little Joe, lauréat du prix d'interprétation féminine 2019. Son nouveau film suit une jeune professeur de nutrition et son petit groupe d'élèves à qui elle enseigne une nouvelle approche de l'alimentation. D'abord raisonnable et inspirante, la méthode ne tarde pas à tomber dans l'excès, mettant la vie des jeunes qui la suivent en danger. On trouve un écho à Drunk de Thomas Vinterberg, notamment dans l'idée qu'un changement dans nos comportements de consommation et une approche plus consciente peuvent être bénéfiques, mais que l'excès et la radicalité ne sont jamais loin. Si le sujet des troubles alimentaires chez les adolescents a déjà été abordé sous tous les angles, on trouve ici une approche novatrice, les comportements des adolescents étant inspirés et guidés par une figure d'autorité. La question de la place de l'école dans l'éducation des jeunes se pose alors, irriguant tout le récit. Une mise en scène feutrée et formaliste exacerbe l'ambiance sectaire de leurs réunions, et offre un cadre paisible aux nombreuses réflexions qui sont proposées. Les notions de préservation de l'environnement, de responsabilisation des consommateurs et de nutrition plus saine pour le corps sont abordés avec intelligence, et c'est en osant pousser les curseurs que la réalisatrice les traite en profondeur. Club Zero est un film audacieux, qui dérange nos habitudes et propose une décroissance salutaire, ou destructrice. Question de point de vue.

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