À l'approche des Jeux Olympiques de Paris 2024, le film du Brésilien Gregorio Graziosi trouve un écho particulier. Il met en scène Marina, une ancienne plongeuse professionnelle aux rêves brisés depuis un accident causé par des acouphènes violents. Aujourd'hui employée d'un aquarium où elle joue un spectacle de sirène, et toujours victime de sa maladie invisible, elle est tentée de reprendre l'entraînement en vue des Jeux Olympiques de Tokyo.
Cette lutte interne est portée par la charismatique Joana de Verona, dont la présence filmique donne toute sa force au récit. Par des scènes de réunions de soutien, des instants suspendus sur des plongeoirs à 10m au-dessus de l'eau, et un travail important sur le son, le réalisateur nous fait prendre part au combat que mène l'héroïne contre son propre corps. Même si l'on n'atteint pas la puissance d'implication de The Sound of Metal (de Darius Marder) par le traitement du son, c'est par son corps et son jeu que l'actrice embarque le spectateur dans ce qui est aussi une quête d'émancipation. Autour d'elle, son médecin et partenaire, comme son ancienne co-équipière et ses entraîneurs veulent décider à sa place, et c'est lorsqu'elle se réapproprie son corps et sa vie qu'elle peut renaître.
Le réalisateur réussit un beau portrait de sportive qui s'accompagne d'un message important de force mentale et morale. Lorsque le corps faiblit, c'est à la tête de reprendre le contrôle, pour ne jamais cesser de croire en ses rêves.