La vie devant moi" de Nils Tavernier
Dans un paysage cinématographique souvent saturé de récits "superficiels", "La vie devant moi" m'apparait un soir de semaine comme une jolie claque. Un plongeon habile dans l'Histoire et ses drames ...
Dès les premières images, la maîtrise de l'image s’impose. La caméra, se glisse dans les interstices d'une pièce étroite, transformant le spectateur en quatrième personnage, témoin privilégié des tourments.. Cette immersion est renforcée par une photographie qui joue trés habilement avec la lumière.. .
Le choix audacieux de ne pas imposer une bande sonore omniprésente ou trop marquée, mais de se limiter à quelques passages musicaux délicatement choisis, permet une intensité tout du long .. Chaque silence, chaque souffle retenu sonne comme un bout de tragédie...
Le casting, quant à lui, est d'une justesse saisissante. Guillaume Gallienne de la Comédie-Française, livre une performance d'une juste délicatesse ... Violette Guillon, dans le rôle de Tauba Zylbersztejn, illumine l'écran de sa présence, apportant une humanité palpable à son interprétation.. . Sandrine Bonnaire, connue pour ses rôles chargés d'émotion, ne déçoit pas, tandis que Rod Paradot, lauréat du César du Meilleur Espoir Masculin, insuffle une sensibilité unique à son personnage, laissant une empreinte indélébile dans l’esprit du spectateur. Laurent Bateau, Adeline d’Hermy et Bernard Le Coq, figures emblématiques du cinéma français, complètent ce tableau avec brio ..
Il est rare de croiser des œuvres qui parviennent à capturer l'essence même de l'expérience humaine avec une telle profondeur et une telle délicatesse. Nils Tavernier, a su toucher une corde sensible, éveillant en nous des émotions souvent étouffées et peut être inconsciemment oubliées ... Sujet sensible qu'il est urgent de continuer à expliquer à nos jeunes générations, et quoi de mieux que le cinéma pour cela !
