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« Adieu pour jamais, adieu ! » : Lettres d’ombres et de lumière au Festival de Grignan

06 juillet 2025

Grignan, 4 juillet 2025. Quand les mots des condamnés à mort traversent les siècles pour résonner au pied d’un château chargé d’Histoire, le théâtre cesse d’être représentation pour devenir cérémonie. C’est ce qui s’est produit lors de la lecture-spectacle « Adieu pour jamais, adieu ! », mise en espace par Panchika Velez, avec Rachel Arditi et Philippe Lelièvre comme messagers d’un passé incandescent.

La cour du Château de Grignan, baignée de crépuscule, devient alors l’écrin d’un moment suspendu : une parole ultime, née dans l’urgence, portée par le souffle de ceux qui écrivirent dans l’antichambre de la mort.

Des lettres comme autant de cris retenus

Adaptée par l’historienne Cécile Berly, la lecture fait revivre des lettres authentiques, écrites entre la Révolution française et la Seconde Guerre mondiale. On y retrouve les adieux de figures connues comme Marie-Antoinette, Guy Môquet ou Olga Bancic, mais aussi ceux d’anonymes, dont les mots, gravés dans l’angoisse, disent la beauté d’un dernier instant de lucidité.

Ces lettres ne sont pas des documents figés. Ce sont des souffles, des élans d’humanité pure. Elles parlent de justice, de rédemption, d’amour. De la vie, face à la mort.

Incarnation brute et sensible

Sur scène, Rachel Arditi murmure, implore, déchire le silence. Philippe Lelièvre, bouleversé, prête sa voix à ces adieux sans pathos, avec une émotion brute. Pour lui, cette lecture est une première marquante : « Ces lettres suffisent à elles seules. Elles disent tout. »

Panchika Velez évite toute théâtralisation excessive. Sa mise en espace sobre donne toute sa puissance à chaque silence, chaque tremblement. « Même les salauds, je n’ai pas envie qu’on les tue », dit-elle, citant le cas de Robert Brasillach. Parce que cette lecture est aussi une réflexion sur la peine capitale, et sur la place qu’on accorde à la justice.

Une mémoire à hauteur d’homme

En donnant chair et voix à ces textes oubliés, « Adieu pour jamais, adieu ! » interroge notre rapport à l’Histoire, et redonne à ses figures un visage, une émotion, une vérité. Le public, lui, quitte le château en silence. L’émotion est palpable, presque sacrée.

“Écrire, c’est reprendre un peu de contrôle sur la peur de mourir.” – Panchika Velez

#RadioDuCinéma vous propose de revivre ce moment rare à travers notre vidéo captée sur place. Une trace précieuse d’un événement qui restera gravé dans les mémoires, bien au-delà du Festival.