Paroles d’auteur. Pour David Foenkinos, le cinéma et la littérature ne s’emboîtent pas. Ils coexistent, se croisent parfois, mais conservent leur autonomie farouche. Dans un entretien tout en nuances accordé à La Radio Du Cinéma, l’écrivain et réalisateur évoque avec sincérité cette dualité féconde.
« Le cinéma, c’est la performance narrative. La littérature, c’est l’errance intérieure. »
À l’inverse de nombreux romanciers, David Foenkinos ne rêve pas d’adaptations. Il en refuse même la majorité. Vers la beauté, Clara, La vie heureuse de tout le monde ? Autant d’œuvres qu’il préfère laisser dans leur cocon littéraire. « Un livre, c’est un livre Je tiens à cette forme close. »
Et pourtant, il a tourné. Notament avec son frère Stéphane, La Délicatesse, Jalouse, Le Fantasme... Des projets autonomes, souvent très éloignés de ses pages. Sauf exception – Audrey Tautou en tête – l’auteur préfère que ses lecteurs imaginent librement. « Je n’écris jamais la couleur des cheveux. Quand on filme, on impose une image. »
Sa voix, douce mais assurée, s’éclaire pourtant à l’idée d’un appel inattendu. D’un cinéaste « exceptionnel » capable de sublimer une œuvre sans la trahir.
Entre deux mondes, David Foenkinos trace un sillon singulier. Romancier, cinéaste : simplement conteur, farouchement pluriel.