À l’occasion de l’avant-première du film C’était mieux demain, en présence de la réalisatrice Vinciane Millereau et de l’acteur Didier Bourdon, Elsa Zylberstein a partagé un témoignage bouleversant sur l’impact que son interprétation de Simone Veil a eu sur sa vie d’actrice… et de femme.
Un rôle qui dépasse le cadre du jeu
Elle parle doucement, avec ce frisson dans la voix qui dit l’émotion profonde. « Simone Veil ne m’a jamais lâchée », confie Elsa Zylberstein, les yeux humides, devant un public suspendu à ses mots. Pour l’actrice, incarner cette figure de la mémoire collective ne fut pas qu’une performance de cinéma. C’était une ascension intérieure, une traversée, presque une mission. « Son intransigeance, sa rigueur, sa droiture m’ont accompagnée au-delà du travail d’actrice », explique-t-elle. Et de raconter comment elle a tout lu, tout regardé, pour se préparer pendant huit mois, mais surtout, comment cette femme est entrée en elle, pour ne plus jamais en sortir.
Quand le cinéma réveille les consciences
Le plus grand cadeau, dit-elle, ce sont ces jeunes filles qui, après avoir vu le film, lui écrivent : « Grâce à ce film, j’ai découvert Simone Veil ». À 13, 14 ou 15 ans, elles découvrent l’histoire, la Shoah, les luttes féminines… par l’écran. « Elles vont ensuite lire des livres d’histoire, visiter le Mémorial de la Shoah… » — voilà le pouvoir du cinéma lorsqu’il devient passeur de mémoire.
« C’était mieux demain » : une nouvelle voix pour les femmes sous le prisme de la comédie
Ce rôle de Simone Veil semble avoir tracé un sillon. Dans *C’était mieux demain*, Elsa Zylberstein incarne Hélène, une femme des années 50, frustrée, entravée, mais en chemin vers son émancipation. « Elle démarre empêchée, mais elle s’épanouit. Finalement, ça parle encore des femmes et de leurs droits », souligne l’actrice, presque surprise de cette continuité. Un écho direct à sa Simone Veil. Le film, co-écrit et réalisé par Vinciane Millereau, s’impose comme un hommage vibrant aux femmes invisibles, silencieuses, mais puissantes.
Des rôles qui résonnent fort
« Ce qui m’intéresse, c’est de prendre des rôles forts. Où je peux donner de moi au centuple », résume Elsa Zylberstein. Après *Van Gogh*, *Modigliani, *Il y a longtemps que je t'aime* ou *Simone, le voyage du siècle*, elle poursuit ce fil rouge d’incarner des destins hors normes. Dans ce nouveau film, le combat d’Hélène pour exister reflète celui de toutes les femmes des années 50, à qui l’on avait donné le droit de vote… mais pas celui d’avoir un compte bancaire sans autorisation de leur mari.
Un film comme levier de mémoire et d’engagement
En creux, *C’était mieux demain* interroge : que signifie « être une femme » dans une société qui vous réduit à la sphère domestique ? « Ce que dit Simone de Beauvoir : on ne naît pas femme, on le devient. Ce film part de ça », ajoute Elsa Zylberstein. Et de conclure, avec la même passion qu’au premier mot : « Les femmes ont tous les droits. C’est ça que dit le film. »
Infos pratiques
- Film : C’était mieux demain
- Réalisation : Vinciane Millereau
- Avec : Elsa Zylberstein, Didier Bourdon
- Date de sortie : 8 octobre 2025
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