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VivaTech 2025 : quand la fiction devient réalité technologique


11 juin 2025

La radio du cinéma était présente au salon #Vivatech du 11 au 14 juin 2025. Le salon a une nouvelle fois transformé Paris en laboratoire du futur. Démonstrations de robots, innovations industrielles et promesses d’un monde net-zéro grâce à l’IA, la tech s’y est rêvée utile, connectée, parfois poétique… souvent surprenante.


Le cinéma a depuis longtemps anticipé les promesses – et les angoisses – du futur technologique. Mais à VivaTech 2025, ces visions prennent une tournure étonnamment concrète. Des robots qui plient le linge ou emballent les bouteilles de cognac comme dans un plan séquence d’un film de Jacques Tati, aux voitures de pompiers du futur, tout semble sorti d’un storyboard dystopique... ou presque.

Tesla a notamment dévoilé un prototype de « cybercab » autonome, prolongement logique de son imaginaire visuel entre Blade Runner et Minority Report. TotalEnergies, de son côté, explore la voie vers le « net-zéro » grâce à l’intelligence artificielle, illustrant comment les grands groupes investissent l’imaginaire numérique pour réécrire leur récit industriel.

Mais c’est surtout l’essor de l’IA qui a retenu l’attention. Avec ses ratés parfois spectaculaires, comme cette partie d’échecs entre ChatGPT et une antique console Atari… remportée par la machine des années 70. « L’IA a confondu les tours avec les fous », raconte l’ingénieur Robert Jr. Caruso. Un clin d’œil ironique à tous ceux qui attendent la singularité comme on attendait l’atterrissage d’ET.

En marge des démonstrations, VivaTech 2025 a aussi mis en lumière les « startups du futur » issues de régions comme l’Auvergne-Rhône-Alpes, illustrant l’émergence d’un écosystème décentralisé, nourri d’initiatives locales, parfois modestes, mais toujours ancrées dans la réalité des usages.

Au final, VivaTech ne fait pas que célébrer la technologie : il raconte, à sa manière, les grandes narrations contemporaines sur l’avenir. Une version augmentée du monde, toujours en cours d’écriture.

Un partenariat stratégique pour l’Europe de l’IA

Le 11 juin, dans un Dôme de Paris comble, Emmanuel Macron a salué le partenariat inédit entre Mistral AI et NVIDIA, incarné par Arthur Mensch et Jensen Huang. Une alliance qualifiée d’« historique » par le Président, qui y voit une étape décisive vers la souveraineté numérique européenne.

Le Président de la République a pris la parole pour souligner l’importance stratégique du partenariat entre Mistral AI, pépite française de l’intelligence artificielle, et NVIDIA, géant américain des processeurs. "ça change la donne" affirme Emmanuel Macron, qui voit dans cette alliance une réponse concrète aux enjeux de souveraineté numérique.

Face à Jensen Huang, fondateur de NVIDIA, et Arthur Mensch, PDG de Mistral AI, le chef de l’État n’a pas hésité à saluer la rapidité avec laquelle de grandes entreprises françaises ont répondu à l’appel pour soutenir ce projet. « J’ai passé quelques coups de fil », admet-il avec un sourire complice, évoquant une mobilisation éclair des leaders industriels nationaux.


Construire une offre européenne complète et indépendante

Au-delà du symbole, l’enjeu est clairement de bâtir une offre européenne complète, allant de la conception des puces à leur packaging, en passant par les logiciels et services cloud. Macron insiste : « Nous voulons notre cloud, nos data centers, nos capacités de calcul. »

Il révèle également un accord en préparation entre Foxconn et la France pour développer des capacités de packaging de puces sur le sol national, avec l’objectif à terme d’y relocaliser leur fabrication. L’histoire commune entre NVIDIA et la France – leur première puce fabriquée en 1994 à Crolles, chez SGS Thomson – est convoquée comme symbole de la continuité à renforcer.


Une dynamique collective au service de l’innovation

Pour Emmanuel Macron, cette alliance ne bénéficiera pas qu’aux grands groupes : « Toutes les startups sont invitées à rejoindre cette équipe. Elles y trouveront la sécurité, la puissance et les synergies nécessaires pour se développer. »

Le message est clair : l’État joue un rôle d’accélérateur et souhaite créer un écosystème où la collaboration prime sur la compétition. Le Président s’est dit prêt à continuer d’accompagner l’émergence d’une IA européenne ancrée dans ses valeurs, son patrimoine et sa diversité culturelle.


Un partenariat stratégique et verticalisé

L’accord entre Mistral et NVIDIA repose sur une intégration verticale complète : du silicium aux modèles, en passant par les data centers optimisés pour l’inférence et l’entraînement IA. Cette approche end-to-end vise à sécuriser les flux technologiques critiques et à rendre l’Europe moins dépendante des plateformes extra-continentales.

Le ministre de l’Économie a souligné : « Il ne s’agit pas seulement de compétitivité. C’est une question de souveraineté. »


Opportunité industrielle à haute intensité capitalistique

L’industrialisation de l’IA exige des investissements massifs dans les capacités de calcul (GPU, racks, refroidissement), l’électronique de pointe (fonderies sous 10 nm), et la R&D logicielle. Siemens, présent lors de la table ronde, a dévoilé plus de 400 cas d’usage IA en production interne. Le marché européen s’ouvre à des modèles hybrides SaaS/IA embarquée à forte valeur ajoutée.

Pour les investisseurs, la fenêtre est claire : soutenir les opérateurs capables de maîtriser l’ensemble de la chaîne technologique – compute, données, modèles, audit.


Sécuriser les actifs cognitifs

Comme l’a affirmé Jensen Huang, PDG de NVIDIA : « Les données sont le cerveau d’un pays. Elles lui appartiennent. » Mistral, fort de ses racines françaises, ambitionne de traiter, stocker et exploiter localement les données stratégiques européennes. L’auditabilité des modèles, leur sécurité et leur explicabilité deviennent des axes de différenciation cruciaux.


Un effet d’entraînement attendu

L’engagement de l’Élysée, qui a mobilisé les grands groupes en soutien commercial au projet, permet de déclencher un effet de levier. L’IA devient un chantier structurant pour l’industrie nationale, au même titre que l’électricité ou les télécoms au XXe siècle. Les acteurs capables de combiner accélération technologique et conformité réglementaire deviendront les futurs leaders du marché continental.