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Avec In The Soup (restauré) : l’esprit du cinéma indépendant américain des années 90 résonne aujourd’hui

21 décembre 2025
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À l’occasion de la ressortie en salles du film culte In The Soup d’Alexandre Rockwell, restauré en 4K grâce à une campagne participative, Manuel Houssais de La Radio du Cinéma reçoit Lilou Parente, distributrice chez Contre‑Jour, et William Robin, directeur de Sceni Qua Non. Ensemble, ils explorent ce que ce film raconte sur la précarité artistique, la passion cinéphile et l’importance de préserver un patrimoine trop souvent absent des radars.

Un film « culte » redécouvert en 4K

Pour Lilou Parente, le choix de ressortir In The Soup en 2026 s’est imposé naturellement. Longtemps invisible après sa sortie initiale, ce long‑métrage incarne, selon elle, « des joyaux du cinéma indépendant américain » qui ont profondément marqué les années 90 et inspiré des générations de cinéastes. Restauré en 4K grâce à une mobilisation de fans et de cinéphiles, le film retrouve une visibilité méritée, loin des circuits commerciaux traditionnels.

Des thèmes profondément contemporains

Le film explore des sujets comme la précarité artistique ou la quête de reconnaissance. Pour Lilou Parente, ces thèmes « résonnent particulièrement avec notre époque », notamment dans un contexte où les métiers de la culture, bien que essentiels, restent fragiles et peu reconnus socialement. Elle souligne que même si le financement public de la culture existe en France, l’incertitude plane toujours sur la pérennité de ces métiers.

Autobiographie, débrouille et audace

In The Soup puise largement dans l’expérience personnelle d’Alexandre Rockwell. Le film raconte l’histoire d’un jeune cinéaste new‑yorkais sans ressources, financé de façon improbable par un habitué des petites combines rencontré dans la rue. Lilou Parente raconte comment il a obtenu le morceau « Heroes » de David Bowie pour une poignée de cents, illustrant l’esprit de débrouille qui caractérise toute la démarche.

Le rôle du distributeur, passion et transmission

Interrogée sur son métier, Lilou Parente compare volontiers le distributeur à un éditeur : « On travaille sur des films qui nous ont profondément touchés et qu’on ne veut surtout pas laisser disparaître. » Pour elle, la distribution est un acte de partage, une façon de remettre ces œuvres en circulation et de favoriser des échanges vivants entre les films et leur public en salles.

Contre‑Jour : une ligne éditoriale ouverte et engagée

Depuis moins d’un an, Contre‑Jour a déjà fait découvrir au public d’autres œuvres singulières : Oro (film tchèque des années 60 censuré lors de sa sortie), des films thaïlandais ou encore le documentaire iranien My Sullon Phanet de Faranah Sharifi. Tous partagent une qualité artistique forte et une volonté de décloisonner le cinéma mondial.

La mobilisation sur le terrain : Sceni Qua Non et les salles art et essai

Pour William Robin, directeur de Sceni Qua Non, le travail du programmateur est essentiel. Il rappelle que le distributeur est ce lien vivant entre les salles et les films, faisant le tri dans la multitude d’œuvres disponibles pour proposer « ceux qu’on veut vraiment montrer ». Il défend avec passion le cinéma de répertoire dans les programmations, y compris en milieu rural, en établissant des relations étroites avec des salles art et essai.

Une rétrospective Rockwell à ne pas manquer

Dans la Nièvre et le Morvan, la ressortie de In The Soup s’inscrit dans une rétrospective plus large dédiée à l’œuvre d’Alexandre Rockwell. Le jeudi 15 janvier à 20h30, le Crystal Palace de La Charité‑sur‑Loire accueillera une projection en présence du réalisateur, suivie d’échanges avec le public. Des projections supplémentaires sont prévues dans plusieurs salles du Morvan, offrant ainsi une occasion rare de redécouvrir ce cinéma audacieux et pionnier.

Un dernier mot pour convaincre de voir (ou revoir) In The Soup

William Robin ne tarit pas d’enthousiasme : « C’est un des films les plus drôles et réjouissants que j’ai vu depuis longtemps. La copie restaurée est magnifique. Peu importe votre niveau de cinéphilie, vous trouverez ce film drôle et touchant. » Avec une durée d’1h36, il promet un moment accessible, convivial et riche en émotions.

En filigrane, cet entretien avec Lilou Parente et William Robin rappelle que le cinéma indépendant est un art vivant, porté par des passionnés qui travaillent sans relâche pour que des œuvres singulières continuent d’exister, de circuler, de parler à nos vies.

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