Virginia Woolf mise à nu à Grignan : Charles Templon dévoile une passion épistolaire bouleversante

05 juillet 2025
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Pour sa première participation au Festival de la Correspondance de Grignan, Charles Templon met sa voix au service des lettres passionnées de Virginia Woolf et de son mari Léonard. Sous la direction de Johanna Boyé, et avec Alysson Paradis, il a exploré l’intimité d’un couple passionné. Entre émotions brutes et inspiration scénographique, il revient pour La Radio du Cinéma sur une expérience à la fois littéraire et profondément personnelle.

Acteur, metteur en scène, scénographe, directeur du théâtre Majestic - Scène de Montereau , Charles Templon s’offre ainsi une première à Grignan.

« Les lectures, c’est toujours un peu challenge, mais ça m’excite beaucoup », confie Charles Templon, visiblement galvanisé par ce défi artistique. « Johanna avait une idée précise de ce qu’elle voulait faire entendre. On a d’abord découvert les textes chacun de notre côté avec Alysson, puis répété à Paris autour de la mise en espace. »

Cette mise en voix, loin d’être figée, évolue crescendo. « On s’attaque à l’intimité d’un couple. Virginia est tombée malade assez vite. Ce qui est beau, c’est que dans l’écrit, il y a parfois plus de vérité que dans la parole. On ose tout dire à l’écrit. »

Charles Templon, très attaché à la forme épistolaire, confie même écrire souvent lui-même : « Je suis très texto », plaisante-t-il, avant de préciser : « Relire ses anciennes lettres, c’est bouleversant. On découvre à quel point tout est dit. Moi, je m’exprime mieux à l’écrit qu’à l’oral. » (On attend donc avec impatience son travail d'auteur ndlr).

Le cadre du château de Grignan n’a fait qu’amplifier cette expérience sensorielle et artistique. « Avec la nuit qui tombe sur ce lieu magique, les lumières, même une scénographie épurée devient un rêve éveillé. J’ai très envie d’y revenir, d'y mettre en scène des correspondances. »

En dehors de la scène, Templon poursuit un parcours riche, de théâtre et de cinéma. Après sa pièce Exit – plaidoyer fort sur la fin de vie – présentée au Festival d’Avignon 2024, il savoure sa présence dans le prochain film de Cédric Kahn, baptisé "15-18" autour de la pédopsychiatrie, produit et ditribué par ad vitam  : « J’y joue un psychologue. Le film est rude, mais je pense sublime. »

Informations pratiques

Je mérite bien un printemps – Lettres de Virginia Woolf

Mise en scène : Johanna Boyé

✍️ Adaptation : Raphaël Lucchini

Avec : Charles Templon & Alysson Paradis

Festival de la Correspondance, Grignan, juillet 2025