
Trois amis, une ville oubliée et un chat inoubliable : “Météors”, le nouveau choc signé Hubert Charuel
En salle le 8 octobre 2025, “Météors” réunit Paul Kircher, Idir Azougli et Salif Cissé dans une histoire d’amitié aussi rugueuse que lumineuse.
« Il n’y a rien qui m’émeut plus que la ville de Saint-Dizier sous la pluie », confesse Hubert Charuel. Huit ans après Petit Paysan (César du meilleur premier film), le cinéaste revient avec Météors, présenté à Un Certain Regard à Cannes 2025 mais c'est à l'occasion du Festival du Cinéma & Musique de Film de La Baule que David Marmier a pu rencontrer une partie de l'équipe.
Ce deuxième long métrage nous fait vivre dans les retrouvailles à l’âge adulte de trois amis d’enfance marqués par la précarité, l’addiction et le poids d’un passé commun.
Tourné dans sa Haute-Marne natale, dans la rudesse d’un automne gris, Météors capte une esthétique du réel. Un grain d’image qui gratte un peu, comme pour forcer la concentration. Une ville qui semble oubliée mais où, paradoxalement, la chaleur humaine devient un refuge. « On voulait ressentir le froid de l’extérieur pour mieux saisir la chaleur intérieure de ces relations », explique le réalisateur.
Amitiés brisées et renaissance dans la diagonale du vide
Au centre : Mika (Idir Azougli), Dan (Paul Kircher) et Tony (Salif Cissé). Trois anciens potes devenus adultes sans jamais vraiment quitter l’adolescence. À l’exception de Tony, désormais père de famille et entrepreneur dans le BTP. Les autres galèrent. Jusqu’au jour où ils se retrouvent à bosser ensemble… dans une ancienne centrale nucléaire. Une situation filmée avec une tendresse et une acuité qui évitent tout misérabilisme.
« Ce film parle d’amour, d’un amour entre amis. Et ça, c’est rare au cinéma », souligne Salif Cissé, dont la présence, bien que plus discrète à l’écran, offre des moments d’intense émotion. Son personnage, Tony, ancré dans une vie plus stable, agit comme un miroir tendu aux autres, et incarne un tournant silencieux mais décisif dans le récit.
L’animal, ce révélateur de vérité
Autre personnage central : un chat. Ruby. Une “actrice”, selon Idir Azougli, qui partage avec son personnage une passion sincère pour les animaux. « L’animal ne triche jamais », dit-il. Une vérité brute qui traverse le film, de scènes poétiques en tension permanente. Le récit devient alors un “coffre-fort émotionnel” où chaque détail compte, de la lumière blafarde aux toiles d’araignée pleines de sens.
Une bande-son générationnelle
Côté musique, on est synchro. Pamela, P.L.L., Tommy Moisy & Abel1, Stony Stone, Zamdane, Jul et Hatik , la bande originale navigue entre rap, électro et ballades mélancoliques. Un choix audacieux, mais réfléchi. « Ces morceaux nous ont aidés à écrire le film », confie Hubert Charuel. Une “signature émotionnelle” conçue avec Maxime Denis, pour accompagner le glissement du récit entre comédie, drame social, polar et même une touche de science-fiction.
Avec Météors, Hubert Charuel signe un film d’une rare intensité, ancré dans une réalité sociale trop souvent laissée hors champ, où la tendresse n’exclut ni la douleur ni l’espoir. Les interprétations d’Idir Azougli, Paul Kircher et Salif Cissé sont puissantes, naturelles, portées par une alchimie précieuse.
Photographie: David Marmier
Météors, un film de Hubert Charuel
Avec : Paul Kircher, Idir Azougli, Salif Cissé
Sortie en salles : 8 octobre 2025
Lieu de tournage : Saint-Dizier, Haute-Marne
Bande-originale : Jul, Stony Stone, Attik…
Distribution : Pyramide Distribution