
14 septembre 2025
The Plague, immersion brutale dans les jeux de pouvoir adolescents, a raflé le Grand Prix et le Prix de la critique. Kristen Stewart a fait sensation avec The Chronology of Water. Un cru 2025 audacieux, où la jeunesse tourmentée s'impose comme la grande thématique.
Un Grand Prix sous haute tension
Le 51e Festival du cinéma américain de Deauville a frappé fort en récompensant The Plague, premier long-métrage de Charlie Polinger, déjà remarqué à Cannes. Porté par une tension sourde, ce thriller explore le harcèlement dans un camp de water-polo, où un jeune garçon devient bouc émissaire, dans une tradition glaçante surnommée « la Peste ». Le film, qui rappelle par moments l'atmosphère d'Elephant de Gus Van Sant, impressionne par sa maîtrise formelle et son intensité émotionnelle.
Le jury, présidé par l’actrice franco-iranienne Golshifteh Farahani, a salué « une œuvre viscérale, dont la jeunesse perdue nous poursuit bien après la projection ».
Kristen Stewart, révélation derrière la caméra
Récompensée du Prix de la Révélation pour The Chronology of Water, Kristen Stewart confirme son passage réussi derrière la caméra. Adapté du roman autobiographique de Lidia Yuknavitch, le film suit une jeune femme brisée par la violence familiale qui trouve une échappatoire dans la littérature. Un récit dur mais poétique, où Kristen Stewart offre « une lumière dans les ténèbres », selon le président du jury Révélation, Jean-Pascal Zadi.
Sur le tapis rouge, l’actrice s’est dite « émue et reconnaissante », évoquant la difficulté de produire ce film intime et radical. Sa sortie en France est prévue pour le 15 octobre 2025.
Une jeunesse en quête de sens
Le Prix du Jury a été attribué ex-æquo à Olmo de Fernando Eimbcke et Omaha de Cole Webley. Deux films qui, chacun à leur manière, scrutent les failles de la jeunesse. L’un brosse le portrait d’un ado mélancolique dans le Nouveau-Mexique des années 70, l’autre s’inscrit dans un road-trip existentiel à travers l’Amérique profonde.
La comédie dramatique Eleanor the Great a quant à elle conquis le public. Réalisé par Scarlett Johansson, ce premier film sensible lui a valu le Prix du Public de la Ville de Deauville, même si l’actrice n’a pu être présente à la remise des prix.
Les autres récompenses
Le Prix Canal+ est allé à Sovereign de Christian Swegal, thriller dystopique autour du contrôle algorithmique. Le Prix d’Ornano-Valenti, destiné à révéler un talent français, a couronné Nino de Pauline Loquès, un récit sur la paternité et les liens familiaux, très remarqué cette année.
Un souffle féminin sur Deauville
Entre les performances de Kristen Stewart et Scarlet Johansson, et la présidence de Golshifteh Farahani, cette édition 2025 fut profondément marquée par des figures féminines fortes. L'invitée d'honneur, Kim Novak, 92 ans, a rappelé, en recevant une ovation debout, le lien indéfectible entre glamour hollywoodien et engagement artistique.
Golshifteh Farahani résume l’esprit du festival : « Ces films indépendants sont comme des phares dans la nuit. L’art nous sauvera. »
Palmarès complet du Festival de Deauville 2025
- Grand Prix et Prix de la Critique : The Plague de Charlie Polinger
- Prix du Jury (ex-æquo) : Olmo de Fernando Eimbcke & Omaha de Cole Webley
- Prix de la Révélation : The Chronology of Water de Kristen Stewart
- Prix du Public : Eleanor the Great de Scarlett Johansson
- Prix Canal+ : Sovereign de Christian Swegal
- Prix d’Ornano-Valenti : Nino de Pauline Loquès
Infos pratiques
Dates : 5 au 14 septembre 2025
Lieu : Deauville, Normandie
Nombre de films : 65 longs-métrages
Sorties attendues : The Chronology of Water – 15 octobre 2025