C’est un moment de cinéma qui a tout d’une séquence culte : Francis Ford Coppola, figure tutélaire du 7^e art, tendant un Lion d’Or à Werner Herzog, l’un des cinéastes les plus intrépides de sa génération. La scène s’est déroulée mercredi 27 août 2025 à la Sala Grande, en ouverture de la 82^e Mostra de Venise.

Le directeur artistique Alberto Barbera a salué en Herzog un « visionnaire humaniste », un héritier du romantisme allemand, toujours en quête d’un « 

Le réalisateur de Fitzcarraldo et Grizzly Man a répondu avec modestie : « J’ai toujours essayé d’être un bon soldat du cinéma. Ce Lion, c’est une médaille. Mais je ne prends pas ma retraite : je viens de finir un documentaire en Afrique (*Ghost Elephants*), je tourne actuellement en Irlande (*Bucking Fastard*), et je développe un film d’animation tiré de mon roman *The Twilight World*. »

Autre moment fort : la remise d’un Lion d’Or pour l’ensemble de sa carrière à Kim Novak, l’icône hitchcockienne de Sueurs froides. Elle a confié : « Être reconnue pour l’ensemble de mon travail à ce moment de ma vie, c’est un rêve devenu réalité. »

Le film d’ouverture, La Grazia, marque le grand retour en compétition du réalisateur italien Paolo Sorrentino, porté par Toni Servillo et Anna Ferzetti. Une œuvre « originale, puissante, profondément ancrée dans notre époque », selon Barbera.

Le jury principal est présidé par Alexander Payne, entouré de talents venus de France, Roumanie, Chine, Iran, Brésil et Italie. Des masterclasses exceptionnelles sont prévues, avec entre autres Julia Ducournau, Cristian Mungiu, et les échanges entre Sofia Coppola et la costumière Milena Canonero.

La Mostra confirme ainsi son double ancrage, entre prestige patrimonial et regards d’avenir, mêlant restaurations de chefs-d’œuvre, nouvelles voix du cinéma mondial, et dialogues de haut vol entre les artistes.